Allatar entra dans le grand arsenal de Fédéris. Il savait que c'est en ce lieu qu'il trouverait les hommes qui allaient l'aider à régler ce stupide affrontement.
Arrivé dans la salle principale, il héla un capitaine qu'il avait déjà croisé à la cour.
"Capitaine! Ordre de son Altesse Sérénissime, Je dois amener deux mille hommes compléter l'unité ayant établi un campement aux abords du fleuve pour refouler ces damnés elfes noirs.
Je te charge de réunir trois autres capitaines dans l'instant. Je veux que vous preniez la tête chacun d'une compagnie de cinq cent hommes. Nous avons déjà des cavaliers sur place. Je veux deux infanteries, une compagnie d'archers et une autre d'arbalétriers.
Fais réveiller les hommes s'il le faut, nous devons partir dès que possible...
Ah! Encore une chose: as-tu des nouvelles du général Karel Faust?"
L'homme au garde à vous, répondit instantanément.
- Le général est parti pour les royaumes elfiques... Il baissa la tête. Nous en ignorons la raison.
- Bien, nous nous passerons donc de ses services. Exécutez les ordres de notre seigneur. Et ne traînez pas!
le conseiller allait poursuivre lorsqu'il fut saisi d'une violente quinte de toux lui faisant cracher du sang sur le sol. Le capitaine prit aussitôt congé alors que le mage était saisi de convulsion et ne tenait debout qu'en empoignant son bâton de ses deux mains. Lorsque la crise passa, dix minutes plus tard, il sortit une petite fiole de verre de sa besace et la vida d'un trait, retrouvant ainsi quelques couleurs.
Quelques instants plus tard, le capitaine revint accompagné de trois autres. Les soldats se mettaient en rang sous les voûtes glacées de la grande salle de l'Arsenal pour former la plus grande armée que le royaume ait levé depuis des années.
Le mage se redressa alors et se son bâton jaillit une vive lumière bleutée qui emplit l'espace. Sa voix se fit alors forte et dense, emplissant les lieux et chaque être, parlant jusqu'à l'âme de chaque guerrier.
"Nobles et libres guerriers de Fédéris!
Une ère nouvelle commence! Les Elfes ne nous ont que trop nargués. Ceux à la peau aussi noire que leur coeur se sont permis d'établir un campement militaire en notre domaine... Et vous avez été choisi pour les en chasser! C'est à vous, nobles soldats, de prouver au monde que les terres humaines n'appartiennent qu'aux humains, de révéler cette vérité aux yeux aveugles de nos ennemis afin qu'ils s'en souviennent dans leurs pires cauchemars!"
Echauffée par les mots de pouvoir prononcés par le conseiller, l'armée se mit en marche et sortit du palais par la grande porte en une interminable procession.
Le mage s'adressa alors à ses capitaines.
"Nous éviterons le village. Il ne faut point alarmer les populations."
Les deux mille têtes s'avancaient à la lueur de l'aube vers le fleuve.
Sujet: Aux armes, Soldats.